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Gabon/téléphonie mobile : à quand une réelle politique de régulation de ce secteur stratégique ?

Libreville le 16 janvier 2024 Globe Infos.

La téléphonie mobile est de loin l’une des plus grandes innovations de ces vingt dernières années en Afrique. Il est difficile de nos jours, de croiser quelqu’un qui ne possède pas un téléphone portable à usage multiple. Cette innovation salutaire au départ, s’avère être au fil du temps au Gabon,  un facteur important d’appauvrissement et de stress car, le coût, la régulation et autres techniques commerciales mises en place par les maisons de téléphonie mobile sont très souvent décidées et appréciées par leurs soins, imposant ainsi leur dictat aux abonnés, qui ne peuvent que se soumettre malgré eux.

En effet, il est décevant et étonnant de constater qu’un abonné d’une maison de téléphonie mobile au Gabon, sur les deux qui existent ne vaut que dalle pour elle. Mieux celui-ci n’a que le devoir de soumission et non des droits. Les tarifs de communication et autres services lui sont imposés au bon vouloir de l’opérateur au mépris de ce que peuvent penser leurs abonnés. Curieux le contrat qui lie l’opérateur à l’abonné est muet sur plusieurs aspects

Le constat est tellement lamentable qu’il n’est pas étonnant de trouver à chaque coin de rue quelqu’un qui se lamente de son crédit qui s’est volatilisé, de ses données mobiles qui vont à vitesse grand V, des appels qui ne passent pas alors que le téléphone est bien allumé, causant ainsi d’énormes pertes et désagréments à l’usager sans que l’opérateur ne soit même inquiété. Le pire très souvent est de constater qu’un utilisateur lance un appel son interlocuteur n’a même pas encore décroché que le crédit est déjà fini. Comme pour exemple de cas,

« lorsque vous appelez le service client de la SEEG pour la citer, seule la sonnerie avant que l’agent ne décroche, vous vide le crédit » a témoigné le septuagénaire Obiang Séraphin qui a vu ses 500 francs de crédits se volatiliser, sans avoir parlé à un agent en ligne. D’après lui, il a dû attendre plusieurs jours par manque de crédit pour recommencer son opération dont le traitement tardif a entraîné des conséquences désastreuses déplore t’il.

Face à ces manquements graves et à ce qui s’apparente à la spoliation et l’arnaque, l’opinion publique invite les nouvelles autorités gabonaises à redéfinir la politique de régulation de ce secteur stratégique de la République. Tel est aussi le cri de cœur de la quadragénaire Martine qui supplie le CTRI de jeter un regard critique dans ce secteur d’activité qui n’épargne personne dans leurs multiples dérives.

« J’avais du crédit dans mon téléphone, mais je ne pouvais pas joindre qui que ce soit. Si je suis en vie aujourd’hui c’est vraiment par la volonté de Dieu qui a permis que je tienne jusqu’au matin sans soutien aucune. J’aurais pû mourir dans l’anonymat » a-t-elle déclaré.

NB/Dans d’autres cieux voilà ce que prévoit la loi à la matière (Exemple Francais)

Article D98-4

Modifié par Décret n°2021-1281 du 30 septembre 2021 – art. 3

Règles portant sur les conditions de permanence, de qualité et de disponibilité du réseau et du service.

I. – Conditions de permanence du réseau et des services.

L’opérateur doit prendre les dispositions nécessaires pour assurer de manière permanente et continue l’exploitation du réseau et des services de communications électroniques et pour qu’il soit remédié aux effets de la défaillance du système dégradant la qualité du service pour l’ensemble ou une partie des clients, dans les délais les plus brefs. Il prend toutes les mesures de nature à garantir un accès ininterrompu aux services d’urgence.

L’opérateur met en oeuvre les protections et redondances nécessaires pour garantir une qualité et une disponibilité de service satisfaisantes.

II. – Disponibilité et qualité du réseau et des services.

L’opérateur met en oeuvre les équipements et les procédures nécessaires, afin que les objectifs de qualité de service demeurent au niveau prévu par les normes en vigueur en particulier au sein de l’UIT et de l’ETSI, notamment pour ce qui concerne les taux de disponibilité et les taux d’erreur de bout en bout.

L’opérateur mesure la valeur des indicateurs de qualité de service définis par l’ Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse dans les conditions prévues par l’article L. 36-6 en tenant compte de l’annexe X de la directive (UE) 2018/1972 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2018 établissant le code des communications électroniques européen. L’Autorité peut demander la certification des méthodes de mesure de la qualité de service. Les modalités de mise à disposition du public du résultat de ces mesures sont fixées par l’ Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse dans les mêmes conditions.

L’Autorité peut également imposer à l’opérateur qu’il informe les consommateurs si la qualité de service qu’il propose dépend de facteurs extérieurs, notamment du contrôle de la transmission des signaux ou de la connectivité du réseau.

Que dit la loi Gabonaise à ce sujet ?

Rendez-vous demain dans la version bis de notre article.

Au regard de l’importance du sujet, Nous faisons la promesse à nos lecteurs qu’un dossier Spécial téléphonie mobile au Gabon vous sera proposé dans les tous prochains jours par notre rédaction.

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