Libreville, le 31 Mars 2024. Globe infos.
La mise en place d’un Conseil des Clans au sein de la communauté fang de l’Estuaire par l’Association « Meke Me Nkoma », le weekend écoulé, à la faveur d’une Assemblée générale ordinaire, permet d’inaugurer une ère nouvelle qui ferait éclore les germes d’un modèle de vie enviable et durable. La rencontre de haut niveau qui a connu la participation des communautés soeurs « Benga » et « Sékiani » représentées exclusivement par le chef du clan Boboko, Charles Immounga Orézan et par Patrick Emmanuel Boundjé Ayenoué en présence des notables Mpongwè dont le Vice-premier ministre Alexandre Barro Chambrier, Henri Revignet Inguenza, directeur de cabinet du Vice-président de la Transition, représentant Joseph Owondault Berre, empêché.
L’Association « Meke Me Nkoma » conduite par Jean-Claude Obiang Mba se positionne désormais comme le dépositaire de la défense des intérêts de l’identité culturelle de la communauté fang dans la province de l’Estuaire face aux influences extérieures. Un idéal dont les contributions apportées au Dialogue national inclusif par l’association est notoire en ce qui concerne la préservation du patrimoine immatériel des peuples autochtones de la province notamment sa communauté fang. La mise en place d’un Conseil des Clans est fondamentale en vue de mener des réflexions afin de défendre et de protéger son patrimoine dans un cadre consensuel au sein duquel tout un chacun se retrouve pour des solutions concrètes pour la vie durable de la communauté et pour ses valeurs, rites et traditions.
« Nous pouvons être fiers de nos origines fondées sur nos cultures ancestrales adaptées à notre environnement d’aujourd’hui », a indiqué le représentant du Vice-président de la Transition. Pour sa part, François Ndong Obiang, Vice-président de l’Assemblée nationale, est quelque peu revenu sur l’histoire des grands Hommes de la communauté fang de l’Estuaire dont l’implantation fut acquise dans le respect géoterritorial et géostratégique. Des références qui ont orienté des années durant les fangs de l’Estuaire vers leur transcendance communautaire. Histoire de rappeler que c’est à la même date, en 1962 au hameau de Adzébe-Sibang, dans les faubourgs de ce qui était alors appelé le regroupement de Sibang depuis l’actuel quartier du PK5 jusqu’à « Egnore mebi », lieu de l’hôtel de la Can, que la communauté se dota de son premier Conseil des Clans sous la conduite de Jean-Baptiste Obiang Etoughé et autres. 62 ans après, les fangs de l’Estuaire sont de retour avec une nouvelle ambition, une nouvelle dynamique, une nouvelle détermination dans un nouveau contexte celui de la Transition. Un contexte au sein duquel la communauté entend relever les défis majeurs à travers l’association « Meke Me Nkoma » sous la conduite de son Coordinateur général qui œuvre pour la mise en place des mécanismes qui vont permettre la transmission des savoirs ancestraux face aux influences extérieures.
« Notre ardent désir et notre objectif est de redonner à notre communauté un cadre c’est-à-dire de grandes possibilités de résolution des situations qui peuvent affectées individuellement et collectivement. Une tribune considérable pour porter haut et loin nos « affaires » aux bonnes oreilles attentives. Mieux orienter la démarche culturelle, adopter des mécanismes qui vont permettre la réappropriation des techniques et connaissances entre les générations et enfin mieux affronter les défis et faire avancer la communauté. Pour perpétuer le parler, préserver la culture et la tradition, le Conseil des Clans constitué des sages et des pratiquants a des compétences et des habilitations requises pour orienter les décisions et inculquer les savoirs nécessaires à l’acquisition des rites, des coutumes et à la maîtrise de notre identité », à préciser Jean-Claude Obiang Mba.
Profitant de la présence du représentant du Vice-président de la Transition, le regroupement communautaire qui a pris connaissance du projet gouvernemental de « Libreville 2 » a exprimé ses inquiétudes quant à une réelle prise en compte des populations impactées par le projet et solliciter que cette problématique soit portée au plus haut niveau de l’État auprès du Président de la Transition, le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma.
Thierry Mocktar