Libreville le 01 Avril 2024 Globe infos
Le week-end pascal a été fortement marqué par une intense activité politique dans le Grand Libreville. Cela se comprend aisément. A la veille de l’ouverture du Dialogue national inclusif, mardi 02 avril, une mise en branle des politiciens a été perceptible. Chacun avec sa tonalité et ses éléments de langage. Il fallait faire entendre sa voix.
Le Front Patriotique Gabonais (FPG), n’était pas en reste. le samedi 30 mars, pour s’exprimer sur les préoccupations qui sont les leurs, et qui concernent la vie de la nation. Notamment dans le domaine de l’économie gabonaise que le FPG entend changer des paradigmes, pour s’extirper des aspérités des méthodes de gestion peu orthodoxes de l’ancien régime déchu. Il faut éviter les erreurs et errements du passé.
Par la voix de son président, Gérard Ella Nguema, tout en ayant foi à la volonté et au dynamisme du Comité pour la transition de la restauration des institutions (CTRI) de changer la donne, n’a pas moins manqué d’interpeller le « gouvernement sur les choix économiques et d’investissements dans lesquels certains ministres engagent l’Etat ; des choix qui risquent à nouveau de retarder la marche de notre pays vers le progrès ».
L’inquiétude du FPG est à prendre au premier degré, histoire de ne plus retomber dans les travers de la gestion épicière du pouvoir déposé le 30 août 2023, par le général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema et ses frères d’armes encartés dans le CTRI. Gérard Ella Nguema et les siens insistent que, profitant de la concertation nationale qui s’ouvre ce mardi, que les questions économiques ne soient pas éludées par les participants.
Tout en faisant un rappel des multiples échecs des anciens gouvernements du régime déchu, Gérard Ella Nguema n’a pas manqué de revenir sur la problématique récurrente de la vie chère. Laquelle, selon le président du FPG, que « depuis des décennies, les gouvernements gabonais qui se sont succédé ont utilisé la même méthode pour lutter contre la vie chère ». Et qu’au « lieu d’augmenter la production, il opte à chaque fois pour la mise en place d’une mercuriale et le financement de quelques produits identifiés sur lesquels ils baissent les prix. Mais malheureusement, les prix des produits n’ont jamais cessé d’augmenter d’année en année. Cette méthode se révèle donc inefficace pour lutter contre la vie chère (…) », a ajouté Gérard Ella Nguema.
Gérard Ella Nguema est aussi revenu sur certains grands projets, à l’instar du fer de Bélinga, du manganèse de Moanda, et du rachat récemment de la société pétrolière Assala. Au FPG, on souhaiterait que les conventions avec les sociétés qui exploitent ces ressources minières, pétrolières et forestières ne soient pas biaisées. Que l’Etat, sous l’ère du CTRI ne se laisse pas embobiner avec des contrats qui pourraient encore faire grincer les dents. Que les autorités ne se laissent pas gruger par des partenaires voraces.
Sur le rachat d’Assala, Gérard Ella Nguema s’est longuement prononcé, un brin circonspect : « (…). Si le gouvernement insiste à s’approprier Assala à travers Gabon Oil Company, il y a un risque que cette entreprise ne prospère pas. Les directeurs généraux de Gabon Oil Company ne peuvent pas gérer de façon optimale cette entreprise, ils auront le sentiment qu’ils sont de passage à ce poste, ils profitent du temps qu’ils sont encore là. Assala qui a coûté plus de huit cent milliards à l’Etat gabonais risque d’être revendu à d’autres entreprises internationales à moindres coûts. (…) ».