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Gabon/:la dépénalisation de l’homosexualité le gouvernement plie mais ne rompt pas

C’est du moins ce que l’on puisse dire, au regard du résultat qui a ponctué la rencontre de ce 23 juin 2020, au siège provisoire de l’assemblée nationale sise au boulevard, entre le gouvernement conduit par le premier ministre Julien Nkoghé Békalé, qui défendait le projet de loi portant modification de la loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 portant Code pénal en République gabonaise, et les élus du peuple que sont les députés.

Rappelons à toute fin utile que le vote a belle et bien eu lieu à l’hémicycle mais faute de majorité absolue, aucune décision définitive n’a donc été prise. Nous notons néanmoins qu’ayant considéré les abstentions comme des suffrages non exprimés, le gouvernement ne lâchera pas de si tôt. Pour preuves, les débats se sont poursuivis et risquent de déboucher sur un second vote qui pourrait en fin départager les deux parties par une majorité absolue, ouvrant ainsi la voie ou pas à cette pratique au Gabon.

Si les débats dans l’hémicycle ont abouti à un vote en majorité pour la dépénalisation de cette pratique, la disposition ne sera toutefois pas adoptée, car seule une majorité absolue aurait permis le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 de la loi 042/2018 qui réprime les rapports sexuels entre deux hommes ou entre deux femmes en République gabonaise et par ricochet, la dépénalisation de l’homosexualité. Selon le règlement de l’Assemblée nationale, ce genre de texte doit être voté à la majorité absolue », ont-ils confié. En effet, selon l’article 77 du règlement de l’Assemblée nationale « les délibérations sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés ».

Pour rappel, le législateur par le truchement de la loi n°042/2018 du 5 juillet 2019 portant Code Pénal en vigueur depuis près d’un an condamnait à une peine « 6 mois d’emprisonnement et 5 millions de FCFA » toute personne qui se rendrait coupable d’atteinte aux moeurs en ayant des rapports sexuels avec une personne de même sexe.

L’opinion publique dans sa grande majorité, attend avec impatience le rejet de ce projet sordide pour la plupart, et prie les élus du peuple qui ont choisi l’abstention comme mode d’expression, (ce qui a d’ailleurs ouvert la voie à un autre vote), de voter contre au nom de la dignité humaine, et à la défense de leurs coutumes et mœurs.

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