Lundi, l’ancien président ivoirien a proposé la création d’un nouveau parti et affirmant vouloir laisser le Front populaire ivoirien qu’il avait fondé en 1982 aux mains de son ancien Premier ministre.
C’est au cours d’une réunion du comité central du FPI que la rupture entre les deux hommes a été entérinée.
« Le FPI, notre seul instrument de lutte politique est confisqué par Monsieur Affi N’Guessan et malgré les nombreuses initiatives pour le raisonner, il s’arc-boute sur sa soi-disant légalité » a déclaré Laurent Gbagbo. Monsieur Gbagbo, a pris acte de la volonté et de l’obstination de Monsieur Affi N’Guessan de prendre en otage le FPI, foulant ainsi au pied les années de sacrifice des militantes et militants du parti.
Mais il n’entend pas s’engager dans une bataille juridique avec lui et propose donc la création d’un nouvel instrument de lutte conforme à notre idéologie et nos ambitions, selon le communiqué.
Un comité de préparation du congrès constitutif au nouveau parti de Laurent Gbagbo doit être mis en place pour un congrès qui, selon une source au FPI, devrait avoir lieu en octobre.
FPI « légal » contre FPI « Gor »
Le FPI est divisé en deux camps depuis la crise de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara: le camp de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI dit « légal » reconnu par les autorités judiciaires ivoiriennes, et celui du FPI « Gor » (Gbagbo ou rien) de l’ancien président.
Plusieurs tentatives de rapprochement entre MM. Gbagbo et Affi N’Guessan ont échoué et la semaine dernière, apprenant la convocation des instances dirigeantes, le FPI « légal » avait estimé dans un communiqué que, « bien que membre fondateur du parti », Laurent Gbagbo « n’est pas le président en exercice du FPI ».
Le communiqué ajoutait que le FPI « légal » « luttera de toutes ses forces contre le culte de la personnalité et l’autocratie, le chemin de la dictature ».
En avril 2011, Laurent Gbagbo avait été arrêté à Abidjan puis poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité après les violences liées à la présidentielle de 2010. Acquitté, il a regagné Abidjan en Juin dernier.
Africa24monde avec AFP