Libreville le 11 Mai 2022 Globe INFOS (GI). Après plusieurs années de tractions sur le décès de l’ex numéro un Burkinabè Thomas Sankara, l’opinion nationale et internationale est plus que fixé sur les résolutions du tribunal spécial constitué pour la circonstance. C’est à cet effet que la dite juridiction a rendu le verdict qui suit : Le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné mardi dernier l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré et neuf autres accusés à payer plus de 800 millions de francs CFA, (1,2 million d’euros) de dommages et intérêts aux ayants droit de l’ex-chef de l’Etat Thomas Sankara et de ses compagnons.
Le montant des dommages et intérêts pour « réparation des préjudices moraux et économiques » s’élève à 807,5 millions de francs CFA, dont « un franc symbolique », pour les ayants droit de Thomas Sankara, a déclaré le juge Urbain Méda.
Cette somme devra être payée solidairement par Blaise Compaoré, l’ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l’ex-chef de l’armée en 1987 Gilbert Diendéré, tous condamnés à la perpétuité début avril pour leur implication dans l’assassinat, ainsi que sept autres accusés condamnés eux à des peines de trois à vingt ans de prison.
Selon la décision de justice, l’Etat burkinabè devra dédommager les ayants droit si les condamnés ne sont pas en mesure de payer les sommes.
Le tribunal militaire a cependant rejeté une demande de restitution des biens de Thomas Sankara à sa famille.
« Nous déplorons la décision de la chambre de ne pas accéder à cette requête de restitution des biens. Avec la famille de Thomas Sankara, nous allons aviser si nous faisons appel ou pas », a réagi Me Benewendé Stanislas Sankara, un des avocats de la famille Sankara.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, Thomas Sankara a été tué avec douze de ses compagnons par un commando lors d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. Il avait 37 ans.
La mort de Thomas Sankara, qui voulait « décoloniser les mentalités« , a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de M. Compaoré, contraint de partir après une insurrection populaire en 2014.
Il vit depuis en exil en Côte d’Ivoire et a été condamné par contumace, tout comme Hyacinthe Kafando en fuite depuis 2016.
Sce/Africa24monde