Libreville, 17 Août 2023 Globe INFOS.
Chaque fois que la célébration de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale est festoyée à travers toute l’étendue du territoire, chaque Gabonaise et Gabonais sont en osmose avec les valeurs qui fondent ce pays. Chacun se souvenant des célébrations précédant celle du jour, 17 Août 2023.
L’un des enfants du Gabon qui connaît ce que signifie « indépendance » du pays et tout le cérémonial qui a toujours entouré la fête du « dipenda », comme on le dit trivialement, Florentin Moussavou ne s’est pas retenu pour rappeler l’essence même de célébrer le « dipenda », en famille, comme avec les amis.
Des moments festifs et de joie qui ont marqué à jamais l’ancien ministre de l’Education nationale. Dans un enregistrement audio, Florentin Moussavou fait l’éloge des festivités autour du « dipenda » : « Je suis un de ses enfants de l’indépendance, lorsque nous étions enfants et grandissions, nos parents et aînés nous appelaient enfants de l’indépendance.
Tout simplement parce que nous sommes nés quelques années avant les indépendances. C’est important pour moi de me renvoyer dans un voyage, en rembobinant le temps vers ce qui fut : l’idée des indépendances. Lorsque nous étions enfants, c’était le jour où nos parents nous portaient des vêtements pour la fête, des vêtements qu’ils gardaient dans des cantines avec du camphre. C’est ce jour qu’il sortait ses vêtements en dehors de la fête de Noël et du nouvel an ».
Mieux : « C’était le jour où au sein de chaque famille l’on se reconnaissait pour partager un repas. Il y avait à cette époque la place des fêtes ou tous se retrouvaient pour passer des moments inoubliables. A la place des fêtes il y avait des jeux pour enfants, des foires, voir toute une organisation qui fonctionnait très bien pour les populations à cette époque ».
La joie de cette belle époque a finalement perdu de sa superbe en écoutant Florentin Moussavou qui dit : « Mais malheureusement ça a disparu depuis fort longtemps et c’est dommage. Elle a perdu de son éclat. Au niveau de là et de la perception populaire. Cet anniversaire de l’ascension du Gabon à son indépendance est devenu plus politique, administratif et officiel. C’est le veux qu’on peut exprimer. Ce n’est plus une fête populaire. Tout cela a changé et c’est devenu une fête plus administrative, politique et officielle ».
Et de préciser qu’une « fête pour l’État avec des parades militaires pour afficher la puissance de l’État, l’autorité de l’État. C’est bien mais c’est dommage qu’il n’y ait plus cette attraction populaire. Ce qui fait qu’on a tourné la tête à la fête de l’indépendance. C’est le constat de ce qui ont un certain âge. A chaque 16 Août, on ne voit rien de spéciale en dehors des drapeaux. Sans être nostalgique, je pense qu’il faut donner peu d’élan populaire à cet évènement pour que chacun porte ça comme quelque-chose dont il est propriétaire ».
Ensuite Florentin Moussavou de rappeler : « Lorsque j’étais ministre de l’éducation, j’avais voulu ressusciter cet esprit au niveau de l’école pour préparer nos enfants gabonais à comprendre ce qu’est l’histoire. Parce que si on ne célèbre pas le 17 Août, on ne sent pas son utilité dans le vivre ensemble et la question de nationalité. Parce que ce sont les questions qu’on se pose sans arrêt. Être Gabonais, Citoyenneté et vivre ensemble ???
Le 17 Août, 63 ans après les indépendances devrait être le plus petit dénominateur commun. C’est-à-dire ou tout le monde se retrouverait autour du drapeau dans un élan d’unité, de solidarité fraternelle et de partage au-delà des clivages.
Kevin-aymard Lelengui