La nouvelle est tombée le 02 juin dernier comme un boulet de canon dans le monde diplomatique Équato-guinéen et relayée par un responsable de l’ONU. Oui La Guinée équatoriale exige le départ de la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qu’elle accuse de gonfler le bilan du coronavirus dans ce petit pays d’Afrique centrale, selon le gouvernement.
C’est en ces mots que le gouvernement Équato-guinéen a exprimé son mécontentement.
“Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale a l’honneur de demander au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique de mettre un terme aux fonctions du Dr Triphonie Nkurunziza (..) et de veiller immédiatement à son départ de Malabo”, lit-on dans un procès-verbal du ministère daté du 26 mai que l’AFP a pu consulter mardi.
Vendredi, devant le Sénat, le Premier ministre équato-guinéen Pascual Obama Asué a accusé la représentante d’avoir “falsifié les données de personnes contaminées” par le Covid-19. “Nous n’avons pas de problème avec l’OMS, nous avons un problème avec la représentante de l’OMS à Malabo” a-t-il ajouté au cours d’une session retransmise par la télévision d’Etat.
“Le gouvernement a demandé qu’elle parte, nous avons reçu un procès-verbal dans ce sens, elle est accusée d’avoir falsifié les données de Covid-19”, a confirmé mardi à l’AFP un responsable du bureau des Nations unies à Malabo, sous couvert de l’anonymat, tout en refusant de commenter cette accusation. Selon cette source, Mme Nkurunziza n’a pas encore quitté Malabo parce qu’il n’y a pour l’heure aucun vol le lui permettant.
Dans ce petit pays pétrolier dirigé par le président Teodoro Obiang Nguema au pouvoir depuis quarante ans, le gouvernement affirme qu’il y a 1.306 cas connus de coronavirus et 12 morts début juin, pour 1,3 million d’habitants.
Mais les autorités ont cessé de mettre ce bilan à jour quotidiennement depuis le 28 avril, l’actualisant seulement de temps à autre. Les chiffres avancés par l’OMS, une agence de l’ONU, ont, parfois, dépassé ceux de Malabo depuis le début de l‘épidémie, même s’ils sont redevenus identiques à ce jour.
“Si l’OMS arrête de donner les chiffres du Covid-19, il sera difficile d’avoir les vraies données sur l‘évolution de la pandémie en Guinée équatoriale”, a commenté dans un tweet le site d’informations Radio Macuto, basé en Espagne et proche de l’opposition.