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CNSS : les retraités sommés de graisser la patte sans ça…

La pratique consistant à exiger les pourboires aux retraités s’enracinerait chaque jour un peu plus à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Selon les témoignages recueillis sur place, au siège de la CNSS à Batavéa, le positionnement de la pension des personnes nouvellement retraités est conditionné par des arrangements au petit pied. Ainsi, apprenions-nous, que pour espérer percevoir dans les délais raisonnables sa pension, il serait systématiquement suggéré aux retraités une sorte de deal lui obligeant de verser un pourcentage oscillant entre 10% et 20 % du montant global de sa pension. D’autres agents, plus voraces, exigeraient parfois le versement de l’entièreté de la première pension pendant deux, voire trois mois, au détriment du bénéficiaire qui devra attendre le quatrième mois pour toucher sa pension vieillesse.

Et, l’usager qui se montrerait réfractaire à un tel arrangement attendra ad vitam aeternam de voir le positionnement de sa pension. Selon certaines indiscrétions, de nombreux dossiers des pensionnaires sont ainsi rangés intentionnellement dans les placards, par la faute des pratiques qui ternissent aujourd’hui l’image de la CNSS. Conséquence : on enregistre de nombreux décès de retraités avant qu’ils n’aient eu le temps de percevoir leur pension. Les infortunés sont le plus souvent résignés et acceptent les conditions demandées.

Une ancienne infirmière retraitée depuis deux ans, mais qui peine à percevoir sa pension, ne cache plus son mécontentement face aux conditions qui lui sont exigées par certains agents de la CNSS : « Je ne comprends pas que pour toucher ma pension, il faut que j’accepte d’abord de mouiller la barbe aux agents de la caisse. Mon argent que j’ai travaillé toute ma vie, pour l’avoir il me demande de payer d’abord. On ne sait pas vers où va notre pays, vraiment. Et depuis qu’on se plaint de cette situation, rien n’est fait par la direction générale de la caisse », a-t-elle dénoncé.

Mouiller la barbe, c’est la triste réalité qui prévaut actuellement à la CNSS, privant ainsi les usagers de rentrer dans leurs droits, sans pour autant se plier à une quelconque exigence.

Par Thierry Mocktar.

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