Après la réélection contreversée du Président Alassane Dramane Ouattara, donnant suite aux élections présidentielles du 31 octobre dernier, l’heure des comptes a apparemment sonnée et c’est pas le Candidat Henri Konan Bédié qui a refusé de suivre les forces de l’ordre qui dira le contraire. En début d’après midi ce mardi 3 novembre 2020, pendant que les journalistes de la presse nationale et internationale étaient convoqués à la résidence du Président Henri Konan Bédié pour un communiqué du Conseil National de Transition, un détachement de policiers de la CRS-1 et du GMI a encerclé la résidence du président du Conseil National de Transition. Quelques heures après, une forte rumeur a envahi la Côte d’Ivoire faisant état de l’arrestation du président du PDCI-RDA.
Depuis l’annonce, mardi matin, de la réélection tumultueuse d’Alassane Ouattara avec plus de 94% des suffrages, selon les chiffres provisoires de la Commission électorale, de nouvelles étapes ont été franchies dans le bras de fer politique. Les résidences de plusieurs opposants ont notamment été encerclées par les forces de sécurité, et le mercredi matin, la tension n’etait pas retombée.
Le mardi, après l’avoir encerclé, les forces de l’ordre sont entrées dans le domicile d’Henri Konan Bédié que l’opposition a proclamé président du Conseil national de transition. Le mercredi, autour de la résidence, le dispositif policier s’est allégé, mais il est toujours impossible pour les visiteurs d’accéder à la maison du président du PDCI. De chaque côté de la rue, des unités de police et de gendarmerie bloquent les accès et demandent aux curieux de circuler.
Henri Konan Bédié se trouve dans sa résidence, selon une source interne. Il se porte bien et devrait recevoir la visite d’ambassadeurs qui ont proposé de venir le rencontrer. Néanmoins, rien de dit qu’ils pourront effectivement y accéder.
Des arrestations
Le mardi soir, il y a eu aussi plusieurs arrestations. Selon un cadre du PDCI, au moins une vingtaine de personnes ont été conduites à la préfecture de police, dont Maurice Kakou Guikahué, le numéro deux du parti, et deux sénateurs. Par la suite, au moins 17 personnes ont été transférées dans les locaux de la DST, un service de renseignement ivoirien où elles ont subi un interrogatoire de plusieurs heures. Une source indique qu’elles n‘ont pas subi de violences, et qu’au moins deux d’entre elles auraient été libérées.
Parmi ces personnalités, Philippe Ezalé, l’ancien maire de Grand-Bassam, Désirée Damoi, directrice de la boutique du parti ou encore deux avocats du PDCI. Au siège du Parti démocratique, les jeunes responsables tentent de rassembler des informations sur la situation actuelle, mais ce n’est pas chose aisée. Il y a ainsi des interrogations sur la situation judiciaire et la localisation exacte notamment de Maurice Kakou Guikahué.
Pascal Affi N’Guessan « en sécurité quelque part »
Concernant la situation chez les autres responsables de l’opposition politique ivoirienne, les informations arrivent au compte-gouttes. Selon son entourage, Pascal Affi N’Guessan, le porte-parole de la plate-forme de l’opposition, n’a pas été arrêté. Il est « en sécurité quelque part ». Il n’est pas ou il n’est plus en tout cas dans son domicile, affirme un proche.
L’entourage d’Albert Toikeusse Mabri, le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire, évoque un « statu quo ». « Depuis hier, indique ce proche, le blocus de la résidence se poursuit ». « Il est à l’intérieur avec certains de ses collaborateurs », affirme cette source qui précise qu’il est impossible d’entrer et de sortir.
Quant à Assoa Adou, le secrétaire général du FPI-GOR, Gbagbo ou rien, il a expliqué à RFI que son domicile était toujours cerné. Personne ne peut entrer et sortir. « Mon avocat est passé hier soir, explique le leader, ils l’ont empêché d’entrer. » Aucun élément n’a été donné à cet avocat sur les raisons de ce déploiement autour de la résidence du responsable.
Sce/Africa24monde avec RFI