Libreville le 30 août 2022 Globe INFOS. Les épargnants de PostBank ont une énième fois rompu le silence ce 25 août courant, afin d’attirer l’attention du Président de la République Ali Bongo Ondimba sur leur situation sans issue dans cette structure financière étatique.
Le collectif des épargnants de cette structure au fonctionnement calamiteux s’est réuni le 25 août dernier en son siège pour manifester leur mécontentement face à une situation qui perdure. Pour cela, ils appellent désormais le président de la République, pour un arbitrage, car leur situation est devenue plus que précaire et l’approche de la prochaine rentrée des classes, n’aident pas à trouver la sérénité. C’est un véritable casse-tête chinois pour tous ces épargnants désargentés.
Les épargnants ou encore les victimes de la PostBank réunis autour du coordonnateur du Dr Joël-Patrick Dinzambou et de leur président du collectif circonstanciel créé Joseph Patrick Souchlaty-Poaty, ont dit leur indignation face à la misère que leur impose cette situation et qui chosifie les populations gabonaises. « Depuis 2014, nous n’avons reçu aucun franc, malgré toutes les correspondances adressées aux autorités et nous avons un chronogramme de sit-in jusqu’à ce que nous soyons remboursés. Nous avons écrit au Président de la République, au Premier Ministre, à toutes les institutions jusqu’au liquidateur en passant par le Directeur général de la PostBank, la BEAC, la COBAC ; aucune réponse », a déclaré Joël-Patrick Dinzambou.
Parmi les victimes, la veuve Marianne Mboumba qui a bien voulu s’exprimer en déclarant : « Je suis là pour réclamer le remboursement de mon argent parce que c’est la période de la rentrée scolaire pour mes petits-fils. J’ai ouvert mon compte en 2002 et il y a des années, nous avons été recensés et jusqu’à aujourd’hui je n’ai rien reçu. Donc je réclame mon argent, c’est la sueur de mon front, je ne suis pas allée voler, je n’ai non plus fait le bord de mer pour le gagner. Mais, je lavais les vêtements et sous-vêtements des autres, donc rendez-moi mon argent ».
Dans le même état d’esprit, Pierre Nzoghe Meyo aussi a présenté la situation, interpellant dans la foulée, les pouvoirs publics compte tenu de la rentrée prochaine des classes : « J’interpelle les autorités en priorité le Chef de l’État pour nous venir en aide, parce qu’il avait bien dit qu’il ne sera heureux que si les Gabonais sont heureux. Là nous ne savons à quel saint se vouer, nous sommes sans voix. Nous sommes obligés de venir faire des sit-in ici pour revendiquer notre propre argent que nous avions déposé à la banque mais que la banque ne peut plus nous restituer : nous sommes dans le désarroi total, et abandonnés à nous-mêmes ».
Malgré les démarches administratives faites par le collectif, toutes les lettres sont restées sans suite jusqu’alors. «Nous avons adressé toutes les correspondances possibles à l’endroit des autorités pour alerter les pouvoirs publics pour acter la manifestation de ce jour, et décliner le programme de nos sit-in : nous n’allons rien casser, mais nous réclamons notre argent », a expliqué dépité Landry Moukaga, un autre épargnant.
Ne sachant plus à quel se vouer, ils s’en remettent désormais au chef de l’Etat, pour qu’il regarde la situation précaire que vivent ces pères et mères de famille qui ne savent plus quoi faire. Surtout que c’est leur argent qu’ils avaient épargné. Les épargnants qui ne baissent pas les bras et qui ont encore de l’énergie pour se faire entendre, annoncent des mesures drastiques lors du sit-in du 9 septembre prochain, à condition que les épargnants aient une réponse favorable à une situation qui n’a que trop duré.
Kevin aymard Lelengui