Libreville, le 26 mars courant Globe infos.
Les mauvaises habitudes ont la peau dure a-t-on coutume de dire. Cette thèse semble trouver son sens dans le traitement du dossier de la société Santé Pharmaceutique qui est piloté par l’intrépide Dr Wenceslas Yaba, le Conseiller Spécial du Président de la Transition en charge de la Santé et des Affaires Sociales qui, depuis plusieurs années gère sans partage le SAMU SOCIAL Gabonais dont, si l’on s’en tient aux témoignages de certains anciens employés ne prédisent pas des lendemains meilleurs à ce dossier qui commence par dégager une odeur de malversations financières et de détournements.
Une bonne nouvelle entachée d’irrégularités.
Depuis vendredi 22 mars courant, les employés de la société Santé Pharmaceutique ont reçu des bons du Trésor public pour le payement de trois mois d’arriérés de salaire. Une bonne nouvelle pour les employés qui ne savent pas que le gestionnaire de ce dossier en amont serait entrain de penser autrement. Cette opération déclenchée par la bonne volonté des plus hautes autorités gabonaises serait déjà entachée d’irrégularités ce qui suscitent de nombreuses interrogations quant à son aboutissement.
Une source bien informée du dossier relève plusieurs griefs à l’endroit du premier responsable du Samu social Gabonais et appelle à la vigilance car, de ce dossier il en dégage une odeur de manipulation, malversation et de détournement. Pour preuve, l’on devrait tout de même savoir, quelle alchimie a utilisé le Dr Wenceslas Yaba, ar ailleurs Conseiller Spécial du Président de la Transition en charge de la Santé et des Affaires Sociales pour transformer un OP (Ordre de paiement ) destinée à une entreprise privée en la personnalisant en son propre nom ?
En effet, les Conventions lient la société privée Santé Pharmaceutique à l’Etat. C’est dans le cadre d’un protocole de paiement de sa dette vis-à-vis de cette entreprise que des échéanciers furent établis. Une avance de plusieurs centaines de millions de francs CFA est engagée par l’Etat, qui délivre après la procédure un Ordre de paiement des services du Budget au nom de l’Entreprise (Santé Pharmaceutique). Quelques jours après, Wenceslas Yaba qui suivait le dossier récupérera cet OP le 11 mars dernier. Il invite les responsables de l’entreprise pour leurs annoncer la bonne nouvelle du décaissement des fonds pour pallier aux urgences, surtout que les agents, las d’attendre avaient déposé un préavis de grève. Devant les caméras, le Conseiller spécial rassure ses hôtes et ces derniers remercient les plus Hautes autorités. Contre toute attente , ces derniers ne recevront pas l’Ordre de paiement émis par le Budget.
Mieux, alors que les responsables de l’entreprise avaient déjà donné des gages de paiement des arriérés de salaires aux employés, le Dr Yaba ne donnera toujours pas de suite des opérations. C’est après le déclenchement de la grève que ce dernier à travers un communiqué sur sa page Facebook du Samu Social invitera les agents de Santé Pharmaceutique à se rapprocher de ses services pour récupérer les bons du Trésor pour paiement des arriérés de salaire. Ce qui fut fait le vendredi 22 mars dernier.
De nombreuses interrogations fusent de partout pour comprendre la faisabilité de cette transaction. Comment un Ordre de paiement délivré au nom d’une entreprise privée se transforme quelques jours après pour être là propriété d’un individu fut-il Conseiller spécial du Président de la République ? Pourquoi le Trésor Public a ignoré le Relevé d’identité bancaire (RIB) de la société et sur quelle base a-t-il décaissé plusieurs centaines de millions au bénéfice d’un individu en lieu et place d’un virement bancaire au profit de la société ?
A y regarder de trop près il s’agit d’une entourloupe savamment orchestrée par le Conseiller spécial avec la complicité des agents du Budget et du Trésor. A moins que Santé Pharmaceutique ne soit devenue entre temps affiliée au Samu Social que Dr Wenceslas Yaba gère depuis des lustres comme son épicerie sans rendre compte à qui que ce soit.
Selon une source proche du Budget, « Les règles d’orthodoxie ne nous permettent pas de changer un ordre de paiement au profit d’un individu. C’est scandaleux de l’apprendre. Et si cela a été rendu possible, c’est que ça été géré au plus haut niveau » , nous a-t-il confié l’ère incrédule.
Quoiqu’il en soit, la lumière devrait être faite sur cette transaction qui frise les méthodes du pouvoir déchu. Car un proche collaborateur du Chef de l’Etat ne peut s’autoriser à bafouer allègrement les normes établies dans un domaine aussi sensible. A croire qu’avec ce genre de comportement, le pays est loin de sortir de l’auberge. Il faudrait du courage au Président de la Transition pour se débarrasser de tout ce qui ne comprennent pas encore sa vision.
Affaire à suivre.