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Guerre en Ukraine/ Les 27 États membres de l’UE décident d’un embargo partiel sur le pétrole russe

LIBREVILLE le 31 mai 2022 Globe INFOS.
Réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont en effet trouvé un compromis en convenant d’interdire immédiatement plus des deux tiers des importations de pétrole russe et de mettre fin à celles-ci à 90% d’ici la fin de l’année tout en prévoyant des dérogations pour la Hongrie, fermement opposée à cet embargo en raison de son ultra-dépendance aux importations russes, et d’autres pays inquiets de l’impact économique de cette décision.

Le pétrole brut russe entrant dans l’UE par voie maritime sera interdit avant la fin de l’année. La Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie sont exemptées de l’embargo et continueront à recevoir du pétrole par oléoducs

Les dirigeants de l’Union européenne ont accepté un embargo partiel sur le pétrole russe après des semaines de négociations. Après plus de huit heures de négociations lors d’un sommet extraordinaire à Bruxelles, l’UE s’est engagée à réduire les importations d’environ 90 % d’ici 2022. À cette fin, les 27 États membres de l’UE ont convenu d’interdire le pétrole russe arrivant sur le territoire de l’UE par bateau, qui représente les deux tiers du total. Cependant, le pétrole brut qui traverse l’oléoduc Druzhba et approvisionne la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie est exclu de l’embargo, pays qui sont donc exemptés de la dernière mesure prise par Bruxelles contre Moscou.

Pour Budapest et Bratislava, cette exigence était cruciale. Après que la Commission européenne a proposé l’embargo sur le pétrole russe, les deux pays ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas les sanctions contre l’énergie russe en raison de leur forte dépendance. Prague a également demandé une période de transition pour trouver des alternatives au pétrole russe.

Avant le début de la réunion, le président hongrois Viktor Orbán a déclaré aux journalistes qu’il souhaitait obtenir l’assurance que son pays serait en mesure d’accéder au pétrole par voie maritime si « quelque chose arrivait » à l’oléoduc traversant l’Ukraine. Le flux de gaz russe à travers l’Ukraine a été interrompu en raison de la guerre, et le dirigeant hongrois craint que quelque chose de similaire ne se produise avec le pétrole brut.

« Nous sommes dans une situation très difficile en raison du comportement irresponsable de la commission. Nous doutons de la réponse pour la sécurité de l’approvisionnement hongrois. La situation créée par la commission est difficile et c’est leur responsabilité », a expliqué Orbán, qui a également demandé « des solutions avant les sanctions ».

Malgré les demandes des trois pays, Bruxelles a indiqué que l’embargo sur les oléoducs serait décidé « dès que possible ». « Il s’agit d’un pas en avant important. Nous reviendrons bientôt sur la question de ces 10 % de pétrole restant dans les oléoducs », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aux médias à l’issue du sommet.

Septième paquet de sanctions contre la Russie

Avec cette mesure, Bruxelles vise à surmonter la dépendance énergétique de la Russie, ainsi qu’à exercer une pression maximale sur Moscou pour qu’elle mette fin à son invasion de l’Ukraine, puisque l’interdiction du pétrole russe « coupe une source majeure de financement de sa machine de guerre », comme l’a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel. « Je suis très heureux que nous puissions envoyer un signal politique fort en accord avec la crédibilité de l’Union européenne, un soutien fort à l’Ukraine. Et nous essayons de sanctionner la Russie, le Kremlin, autant que nous le pouvons », a ajouté le dirigeant européen.

L’embargo partiel sur le pétrole russe débloque la sixième série de sanctions contre la Russie. Dans ce nouveau paquet, la déconnexion de la plus grande banque russe, Sberbank, du système de paiement international SWIFT a été convenue. L’institution bancaire russe est la septième banque à être expulsée du réseau. Bruxelles a également annoncé des sanctions contre le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, et le colonel Azabet Omurbekov, surnommé « le boucher de Buca » pour son implication dans les massacres de la ville. Le nouvel accord contre Moscou interdit également les émissions de plusieurs chaînes russes.

Zelensky appelle à l’unité des partenaires européens

Outre l’adoption d’un embargo partiel sur le pétrole russe et de nouvelles sanctions contre Moscou, Bruxelles a également accepté une nouvelle aide financière de 9 milliards d’euros pour l’Ukraine. Cependant, le président ukrainien Volodimir Zelensky a appelé à un engagement plus fort contre l’énergie russe.

« Pourquoi la Russie peut-elle encore gagner près d’un milliard d’euros par jour en vendant des ressources énergétiques ? Pourquoi les banques d’un État terroriste continuent-elles à travailler avec l’Europe et le système financier mondial ? », a demandé le président ukrainien par vidéoconférence avec les dirigeants européens.

Zelensky a également appelé à l’unité face à la Russie et à ses problèmes énergétiques. « Toutes les disputes en Europe doivent cesser, ce sont des disputes internes qui ne font qu’encourager la Russie à exercer de plus en plus de pression sur vous, sur toute l’Europe », a déclaré le président, qui a également fait le point sur les derniers développements en Ukraine, notamment « la destruction de l’offensive russe dans le Donbas ».

Sce/Africa24monde avec RSA et Margarita Arredondas

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