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Aïcha Kadhafi devoile les derniers mots de son père

La fille de Mouammar Kadhafi a posté un témoignage émouvant dans le sillage des derniers développements qui ont eu lieu dans la région du Maghreb, notamment l’annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

Aïcha Kadhafi, réfugiée au sultanat d’Oman, qu’elle affirme considérer comme son «second pays», a raconté les derniers instants qui ont précédé la fuite de la famille de l’ancien dirigeant de la Jamahiriya vers l’Algérie et la décision de ce dernier de mourir en martyr sur la terre de ses ancêtres.

«Quand l’Otan a bombardé mon pays et détruit Bab Al-Azizia (résidence de Kadhafi, ndlr), nous avons fui vers Syrte car c’est la ville de naissance de mon père, mais les traîtres ont couru à nos trousses en grand nombre, ce qui nous a poussés à nous diriger vers Beni Walid qui a opposé une farouche résistance à nos poursuivants», raconte Aïcha Kadhafi qui ajoute que les notables de cette ville leur avaient fait la promesse de se battre jusqu’au bout.

Mais Kadhafi leur a répondu en ces termes : «Nous avons perdu la Libye en tant que terre, nous ne devons pas la perdre en tant que peuple !» «Sarkozy était prêt à massacrer tous les Libyens pour l’or et le pétrole, aidé par les régimes émirati, qatari et bahreïni», a encore écrit Aïcha Kadhafi, selon laquelle la famille s’est, par la suite, dirigée vers l’extrême-sud, à Ghadamès.

«Nous nous sommes cachés dans une grotte en plein désert pendant une semaine, mais nous étions traqués et nos mouvements étaient détectés par satellite, si bien que nous avons fini par être repérés», affirme la fille du dirigeant libyen assassiné en 2011. «Mon père pria deux rak’a à même le sable puis nous réunit pour nous demander notre avis sur le moyen de nous sortir de cette situation. Mon frère Seïf El-Islam voulait demander le refuge politique en Grande-Bretagne pour y avoir étudié durant dix ans et parce qu’il avait la nationalité britannique. Mon frère aîné était de son avis, tandis que ma mère Safia voulait que nous nous réfugiions en Arabie Saoudite, en Turquie ou en Jordanie, mais mon père refusa en lui répondant sèchement qu’il était hors de question que nous nous jetions dans les bras de nos ennemis», se rappelle-t-elle.

Elle poursuit : «Nous avons dit à notre père que le dernier mot lui revenait et que nous le suivrions là où il déciderait d’aller. Après un long soupir : partez en Algérie, en cinquante ans, les Algériens ne nous ont jamais fait de mal ! En Algérie, vous vivrez libres, l’Algérie ne vous livrera pas à l’Otan, et l’Otan n’osera pas violer le territoire algérien pour vous y récupérer, j’en suis convaincu ! L’Algérie ne vous livrera pas non plus au Tribunal pénal international ni à aucun Etat ni institution qui vous réclamerait ! L’Algérie ne vous abandonnera jamais !» «Mon frère Khamis l’a interrompu pour lui demander pourquoi il ne parlait que de nous, en lui demandant s’il n’allait pas nous accompagner. Mon père a alors répondu : Je suis le compagnon de Che Guevara, je suis le compagnon de Tito, j’ai côtoyé tous les héros, les libres et les révolutionnaires, il n’est pas concevable que je me rende, que je fuis ou que je meure sur une terre autre que celle d’Omar El-Mokhtar ! Je suis un soldat révolutionnaire qui porte le Coran dans son cœur !» se remémore sa fille qui a donné naissance à une fille à Djanet, dans l’extrême-sud algérien.

«J’ai décidé de rendre public ce témoignage sur mon père aujourd’hui spécialement car je ne peux oublier ce que ce pays a fait pour mon père et pour ma famille, au moment où je constate un acharnement des monarques du Golfe, d’Israël, des Etats-Unis et de la France contre l’Algérie», a conclu Aïcha Kadhafi à partir de son exil omanais

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