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Libye/Seïf al-Islam Kadhafi évoque sa possible candidature à la présidentielle avenir

Seïf al-Islam Kadhafi, fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, veut « restaurer l’unité perdue » de la Libye après une décennie de chaos et évoque sa possible candidature à la prochaine élection présidentielle, dans une interview accordée au New York Times.

Les hommes politiques libyens n’ont « apporté que misère », selon Seïf al-Islam Kadhafi, fils de l’ex-guide libyen Mouammar Kadhafi, qui évoque une candidature à l’élection présidentielle dans une rare interview accordée au New York Times, publiée vendredi 30 juillet.

« L’heure est au retour dans le passé. Le pays est à genoux (…), il n’y a pas d’argent, pas de sécurité. Il n’y a pas de vie ici », estime Seïf al-Islam, 49 ans, réapparu pour la première fois depuis des années.

En 2011, après quatre décennies d’un pouvoir sans partage, Mouammar Kadhafi et ses proches étaient tombés sous le coup d’un soulèvement populaire, éliminés, emprisonnés ou forcés à l’exil. Trois des fils Kadhafi avaient été tués, mais le sort du quatrième, Seïf al-Islam, qui a longtemps fait figure de successeur à son père, est resté un mystère.

Seïf al-Islam Kadhafi face à la presse en mai dernier

Capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten, dans le nord-ouest de la Libye, il avait été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif. Le groupe le détenant avait néanmoins refusé de le livrer aux autorités ou à la Cour pénale internationale (CPI), qui le recherche pour « crimes contre l’humanité », mais l’avait libéré en 2017. Depuis, sa trace s’est évaporée.

Préparation d’un retour politique

Dans sa première rencontre avec un journaliste étranger depuis une décennie, Seïf al-Islam affirme qu’il est désormais un « homme libre » et qu’il organise un retour politique, sans indiquer précisément comment.

« Désenchantés par la révolution », les rebelles qui l’ont capturé ont « finalement réalisé qu’il pouvait être un puissant allié », explique-t-il dans ce long entretien à l’édition magazine du New York Times.

L’interview, réalisée en mai, a été publiée seulement dimanche. Elle s’est déroulée dans une « somptueuse villa de deux étages » à l’intérieur d’un complexe fermé à Zenten. Le New York Times a également diffusé des photos de Seïf al-Islam prises pendant l’entretien, vêtu d’un qamis noir brodé de motifs dorés, barbe grisonnante et turban noir sur la tête.

Après une décennie de lutte pour le pouvoir sur fond d’ingérences étrangères, la Libye s’est dotée en mars d’un gouvernement provisoire chargé d’unifier les institutions d’ici un double scrutin législatif et présidentiel prévu en décembre.

« Nous sommes comme des poissons »

Une éventuelle candidature de Seïf al-Islam serait confrontée à un problème de taille : sa condamnation par un tribunal libyen et le mandat d’arrêt de la CPI. Lui est « convaincu que ces questions juridiques pourraient être négociées si une majorité du peuple libyen le choisissait comme chef », écrit le New York Times, qui conclut : « Seïf semble croire que lui seul peut représenter l’État pour tous les Libyens. »

« J’ai été éloigné du peuple libyen pendant dix ans. Vous devez revenir lentement. Comme un strip-tease. Vous devez jouer un peu avec leur esprit’, estime le fils de Kadhafi dans l’entretien.

Interrogé sur le fait de savoir si cela lui avait fait bizarre de chercher refuge dans des maisons libyennes lorsqu’il était en fuite en 2011, il se montre aussi énigmatique que certaines opinions exprimées par son défunt père dans le « Livre vert ».

« Nous sommes comme des poissons, et le peuple libyen est comme une mer pour nous », répond Seïf al-Islam. « Sans lui, nous mourons. C’est là que nous recevons du soutien. Nous nous cachons ici. Nous nous battons ici. Le peuple libyen est notre océan. »

Sce/Africa24monde Avec l’AFP

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