La CEDEAO a exigé ce vendredi, la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils, non candidats à l’élection présidentielle afin de conduire une transition politique d’un an au Mali. De son côté, la junte militaire a appelé les acteurs politiques et de la société civile à une grande concertation le samedi 29 août.
A l’issue d’un sommet extraordinaire tenu ce vendredi 28 août sur la situation au Mali, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a donné son calendrier et ses conditions de retour à un ordre constitutionnel. Cette réunion fait suite à la mission de médiation conduite par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan auprès de la junte militaire à Bamako.
Prenant « acte de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta », la CEDEAO demande désormais « aux Responsables du CNSP d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour Constitutionnelle, les Partis Politiques et les Organisations de Société Civile et tous les autres acteurs engagés ».
L’institution sous-régionale a également exigé la nomination d’un président de transition civil, ainsi que d’un premier ministre qui ne seront pas candidats à la prochaine élection présidentielle dans le pays. « Aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du Président de la transition », a-t-elle précisé.
Pour la CEDEAO, la « mise en place rapide d’un gouvernement » permettra au Mali de faire face « aux différents défis (…), en particulier, préparer les élections législatives et présidentielle dans un délai de 12 mois ».
La mise en œuvre des décisions permettra, selon les chefs d’Etat, la levée progressive d’une partie des sanctions adoptées le 20 août. Il s’agit notamment de celles relatives à la fermeture des frontières terrestres et aériennes et à l’arrêt des transactions financières, des flux économiques et commerciaux avec les autres pays membres de la CEDEAO. Ainsi que des sanctions contre les militaires et les collaborateurs.
Au regard de ces décisions, il semble clair qu’à défaut d’obtenir le retour au pouvoir de l’ex-président IBK au pouvoir, la CEDEAO a opté pour une mise à l’écart des militaires dans la gestion de la transition politique au Mali.
De son côté, la junte militaire au pouvoir qui avait proposé une transition de trois ans n’a pour le moment pas commenté cette décision des chefs d’Etat de la CEDEAO. Dans un communiqué diffusé dans la soirée de ce vendredi, le CNSP a plutôt appelé l’ensemble des groupements des partis politiques du pays, les organisations de la société civile, ainsi que les mouvements signataires de l’accord de paix d’Alger à une grande concertation le samedi 29 août sur « l’organisation de la transition » au Mali