Tension à ouagadougou où des tirs nourris sont encore entendus cette nuit autour de la résidence du Pdt Roch Kaboré, dans le quartier de la Patte d’oie. « Nous ne sommes plus à l’étape de la mutinerie », a confié une source proche de l’état-major.
Le général Gilbert Diendéré a été sorti de sa cellule, “libéré” par les mutins. Il se trouve au Camp Militaire Général Aboubacar Sangoulé Lamizana.
Paul-Henri Sandaogo DAMIBA est le nouveau Président du Burkina Faso. Il a fait arrêter Roch Marc Christian Kaboré dans la nuit de dimanche à lundi.
Le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, est détenu par des soldats mutins dans un camp militaire, ont indiqué lundi des sources à Regard Sur l’Afrique, au lendemain d’une mutinerie dans plusieurs bases du pays et de violents échanges de tirs dimanche soir à Ouagadougou.
Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy, pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les jihadistes. Des tirs ont été entendus en fin de journée près de la résidence du chef de l’État, accusé par une grande partie de la population excédée par la violence, d’être « incapable » de contrer les groupes jihadistes.
Paul Henri Damiba prend le pouvoir au Burkina Faso
C’était bien un coup d’Etat militaire qui avait débuté au Burkina Faso dans la nuit de samedi à dimanche. Des tirs d’armes lourdes et automatiques étaient entendus dans différentes casernes militaires du Burkina Faso. Même si la journée a semblée plus calme, malgré quelques tirs sporadiques, la soirée a été chaude sur le coup de 23h ce dimanche. Une information parvenue à notre rédaction confirme l’arrestation de Roch Marc Christian Kaboré par les hommes en arme menés par le lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA.
Avant l’arrestation de Roche Kaboré, des tirs avaient été entendus autour de sa résidence privé. Selon les sources bien introduites, le Président a été arrêté et placé en résidence surveillée dans un camp militaire. Paul-Henri Sandaogo DAMIBA réclamerait, comme au Mali et en Guinée, à Roch Marc Christian Kaboré de démissionner de sa fonction de Président du Burkina Faso. La situation dans le pays est toujours confuse dans la soirée puisque des détonations d’armes sont toujours rapportés par des populations.
Qui est Paul-Henri Sandaogo DAMIBA ?
Paul-Henri Sandaogo DAMIBA est en effet un officier supérieur d’infanterie dans l’armée burkinabè. Il est diplômé de l’école militaire de Paris. Cet officier est titulaire d’un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris ainsi que d’une certification d’expert de la Défense en management, commandement et stratégie. Il est auteur du livre « Armée Ouest-africaines et terrorisme, réponses incertaines ? ».
L’ambassade de France au Burkina Faso a diffusé une note à tous les ressortisants français présents dans le pays pour leur demander de rester cloitrés chez eux. Un couvre-feu avait été annoncé plutôt dans la journée par l’ancien gouvernement Roch Marc Christian Kaboré. Ce lundi, les écoles devraient rester fermées au moins jusqu’à mercredi. Sauf que cette nuit, plusieurs jeunes ont completement ignoré le couvre-feu. Des dizaines de milliers de burkinbès paradent dans la ville de Ouaga avec leurs motos pour célébrer la fin du régime de Roch Marc Christian Kaboré.
L’ancien Président était vomi par le peuple à cause de son incapacité à offrir des solutions face à la problématique du terrorisme. Plusieurs soldats ont été tués par des groupes terroristes et plus de 2 millions de déplacés ont déjà été enregistrés au sein de la population. La validation, par cet ex-Président du Burkina Faso, des sanctions de la CEDEAO contre les autorités de la transition au Mali en ajoute à la raison de la colère jusqu’ici silencieuse du peuple.
Roch Marc Christian Kaboré était au pouvoir au Burkina Faso depuis le 29 décembre 2015. Le nouvel homme fort du Burkina devrait prendre la parôle dans la journée de ce lundi 24 janvier.
Après le colonel Mamadi Doumbouya en Guinée et Assimi Goïta au Mali, le Burkina Faso devient le troisieme pays d’Afrique de l’Ouest à subir un coup d’Etat militaire en moins de 6 mois.