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Oyem/affaire Rinaldi Abagha Ngoua: Morelle Avozo’o perce l’abcès

Le 13 juin 2020 dernier, au tribunal d’Oyem, l’affaire de la disparition au village Abe-Eba, le 12 janvier 2020, de l’enfant Rinaldi Abagha Ngoua, a connu une avancée significative grâce aux révélations faites part Mme Morelle Avozo’o, la concubine de l’un des présumés auteurs de l’enlèvement du jeune Rinaldi, au cours de son audition au tribunal d’Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (nord).

Dans l’une de leurs publications en ligne, nos confrères de l’AGP qui suivent de très près ce dossier, ont relaté les faits qui suivent.

« Le samedi 13 juin écoulé, au cours de son audition, Morelle Avozo’o, détenue depuis bientôt deux mois pour soupçons de noyade de deux enfants dans un lac de Siat-Bitam, va citer les noms de cinq personnes présumées auteurs de l’enlèvement du jeune Rinaldi Abagha Ngoua, lesquelles personnes ont été aussitôt interpellées par l’antenne locale de la Police judiciaire. Parmi ces présumées ravisseurs figure son mari, Laurent Assecko Ella alias Tapoune, de nationalité gabonaise et âgé de 32 ans ».

La déclaration de Morelle Avozo’o qui change tout

«Un jour mon mari Assecko était en train de fumer le chanvre avec son ami Lewis sous le manguier. Et, j’avais constaté qu’il y avait une causerie entre les deux. J’ai même voulu leur servir à manger, mais je ne l’ai pas fait. Après une longue causerie, ils se sont levés et mon mari m’a dit qu’il arrivait. Ils se sont dirigés vers la piste qui sort à l’autre village. Ils sont rentrés vers 20 heures. A leur retour, ils avaient un enfant garçon métisse avec eux. Quelques instants après une double cabine blanche est venue garer vers la maison. Un monsieur fort, grand et noir est descendu, ils sont partis vers lui, Lewis et Assecko accompagnés du petit garçon. Puis ils ont démarré. Je ne sais pas si le monsieur avait d’autres personnes à bord. Assecko m’a dit à nouveau qu’il arrivait. Ils ont démarré en direction de Bitam», a révélé Morelle Avozo’o à la Police judiciaire.

Avant de poursuivre : «Mon mari est sorti vers 21h presque et a été de retour à la maison qu’au petit matin. Je me suis rendue compte de sa présence que le matin quand je me suis rendue au salon, parce que je voulais prendre une couche pour changer mon nouveau né. Je tiens à préciser que ce soir j’ai dormi à la cuisine. Je le trouve au salon assis, et je lui pose la question Assecko pourquoi tu as l’air de quelqu’un qui vient d’entrer ? Tu sors d’où ? Il a répondu qu’il était à côté. Ensuite je lui ai dit à côté et tu rentre au petit matin ? C’est ainsi que dans la journée une rumeur circule selon laquelle un enfant a disparu au village Abe- Eba. Aussitôt, j’ai posé la question à mon mari. Assecko ce n’est pas l’enfant que toi et ton ami Lewis aviez hier soir. Il m’a dit taie-toi, tu ne savais pas que tu peux avoir des problèmes. Je me suis tue. Il m’a demandé de m’apprêter, pour rentrer à Olam. Sur le chemin pendant qu’on attendait le véhicule à Nkolmongoua, un monsieur s’est approché, et a posé la question à mon mari, s’il n’avait pas vu le jeune Rinaldi. Il a baissé vite sa tête et a dit non au monsieur. Quand j’ai voulu répondre, il m’a tapé de son coude, et je me suis tue. Lorsque nous sommes arrivés à Olam, il a commencé à me taper. Au début je pensais qu’il blaguait, c’est après que je me suis rendue compte qu’il était sérieux, parce qu’il répétait que «tu ne sais pas que les témoins partent en prison». On était à Samedi, le jour où mon mari reçoit le coup de fil de Lewis. Mon mari Assecko était derrière quand son téléphone a sonné. J’ai décroché, au bout du fil c’était Lewis qui a demandé mon mari. Je l’ai appelé, je me suis mise devant la porte de la cuisine, le téléphone était en haut parleur, j’écoute comment Lewis dit à Assecko de venir prendre son argent parce que je veux me déplacer. Mais lorsqu’il est allé retrouver Lewis, je n’ai pas su. Ce que je sais ce que mon mari a participé à l’enlèvement du blanc avec la complicité de Lewis Arsène Bekui Ebang».

Début de la chasse à l’homme

Après la déclaration, dame Morelle, s’en est suivie l’interpellation par la police judiciaire de tous les présumés ravisseurs cités. Selon les informations recueillies auprès de la PJ locale, il s’agit de Leonel Aubame Nguéma, de nationalité Gabonaise, âgé de 38 ans. Ce dernier avait été sollicité par Lewis pour l’aider à enlever l’enfant moyennant une modeste somme de 500.000 F CFA et il avait également suivi l’enlèvement du petit Rinaldi. Ensuite Parfait Messi, de nationalité camerounaise, âgé de 48 ans qui avait été approché par Lewis pour lui donner un de ses enfants à raison de 2.000.000 F CFA, mais il avait décliné l’offre. Le metteur en scène de tout cet enlèvement, Lewis Arsène Bekui Ebang, âgé de 40 ans actuellement en détention à la prison d’Oyem pour des faits similaires.

Malgré les aveux de dame Morelle Avozo’o, et des autres témoins, Laurent Assecko Ella continue de nier les faits qui lui sont reprochés.

Rappelons que l’enlèvement du jeune Rinaldi Abagha Ngoua, s’est déroulé au village Abe-Eba situé dans le département du Ntem, dans le nord du Gabon, il 6 mois déjà. L’enquête poursuit son cours.

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